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Māhu – La signification du genre Hawaïen

Amanda Valentine Dela Cruz

Māhu est un terme originaire d’Hawaï qui permet aux gens d’être vraiment eux-mêmes. À Hawaï, certaines personnes ressentent une identité qui est à la fois masculine et féminine ou agissent de manière qui ne correspond pas aux attentes traditionnelles. On appelle ces personnes des « Māhū », et elles jouent un rôle important dans les communautés hawaïennes depuis longtemps.

Mais ce n’est pas seulement une réalité hawaïenne : cela fait partie d’une redécouverte globale que le genre ne se limite pas à « homme » ou « femme ». Dans ce guide, nous explorerons la signification de Māhū et verrons en quoi cela est similaire ou différent à ce que beaucoup appellent « transgenre ».

Qu’est-ce que le genre binaire ?

Avant d’expliquer ce que signifie exactement d’être Māhū, il est important de comprendre la notion de genre binaire. Dans de nombreuses sociétés, y compris dans une grande partie du monde, on a traditionnellement identifié le genre dans seulement deux catégories : « homme » et « femme ».

Figures stylisées sur une toile texturée : un guerrier tenant une lance et une personne portant une robe avec une fleur dans les cheveux, inspirées de l'art indigène.
Kumu Hina – Youtube @queerhistoriesofhawaii

Cette idée revient à dire qu’il n’y aurait que deux couleurs dans le monde – noir et blanc – alors qu’en réalité, il existe d’innombrables nuances magnifiques entre les deux. Le genre binaire laisse peu de place aux personnes qui ne se sentent pas en harmonie avec l’une de ces cases.

Les Māhū remettent en question ces idées rigides et propose une autre perspective sur ce que signifie être fidèle à soi-même.

Les origines du mot

L’étymologie du terme « Māhū » trouve ses racines dans les langues polynésiennes, en particulier dans les cultures hawaïenne et tahitienne.

Peint en 1893, le tableau Pape Moe (Eau mystérieuse) de Paul Gauguin représente une māhū buvant à une cascade tahitienne, dans un paysage naturel vibrant.
Pape Moe (Eau mystérieuse) : représentation par Gauguin en 1893 d’une māhū buvant à une cascade tahitienne – commons.wikimedia.org

Le mot lui-même n’a pas de traduction simple et directe, ce qui en fait un terme d’une grande complexité.

À Hawaï

En hawaïen, « Māhū » est souvent associé au concept d’entre-deux ou de dualité. Il suggère un mélange ou une combinaison de qualités masculines et féminines, remettant en cause les limites strictes des rôles de genre traditionnels. Ce terme est utilisé dans la culture hawaïenne depuis des siècles pour décrire les individus qui incarnent cette identité de genre unique et multifacette.

À Tahiti

Dans la culture tahitienne, le terme « Māhū » partage des connotations similaires et décrit des individus qui peuvent avoir une identité de genre non binaire ou adopter des comportements qui ne se conforment pas aux attentes sociétales liées à leur sexe assigné.

Bien que l’origine exacte du mot reste débattue, son usage dans les cultures polynésiennes reflète un profond respect pour ceux qui occupent cet espace de genre distinct. « Māhū » possède une histoire culturelle riche, témoignage des manières variées dont les sociétés appréhendent et accueillent la complexité des identités de genre.

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Le rôle sociétal des Māhū

Dans de nombreuses communautés traditionnelles, les māhū jouent un rôle essentiel dans la préservation de la culture polynésienne et l’enseignement de l’équilibre entre les aspects féminins et masculins en toutes choses.

Illustration de style traditionnel tirée du documentaire Kumu Hina, montrant trois figures : une Māhū au centre avec une fleur dans les cheveux, un guerrier avec une lance à gauche et une figure aux cheveux longs à droite, sur un fond texturé.
Kumu Hina – Youtube @queerhistoriesofhawaii

Les māhū modernes perpétuent ces traditions en restant connectés à leur terre, en préservant leur langue et en ravivant des activités culturelles telles que les danses et les chants traditionnels, ainsi que la pratique d’instruments de musique spécifiques.

Pas de chirurgie

Certains ont également des tatouages symboliques. Contrairement aux attentes, les māhū modernes ne modifient pas leur corps par des chirurgies pour changer de genre. Comme tout membre de la société hawaïenne ou tahitienne, ils s’habillent différemment en fonction des occasions comme le travail, la maison ou les sorties.

Liens familiaux

La famille est très importante dans la culture māhū, tout comme dans toutes les cultures hawaïennes et tahitiennes. Les māhū ont des liens forts avec leurs familles et deviennent souvent des parents de substitution pour leurs nièces et neveux. Ils sont admirés pour leur bienveillance et leur créativité, notamment dans l’éducation des enfants. Les māhū partagent également leurs connaissances et enseignent les traditions du hula, généralement transmises par les femmes de la famille.

Rejet par leur famille

Parfois, les māhū font face au rejet de leurs propres familles en raison de préjugés et de l’influence de la colonisation. Dans ces cas, ils forment leurs propres communautés où ils se soutiennent mutuellement et veillent à transmettre leurs traditions culturelles aux générations futures.

Dans le documentaire « Kumu Hina« , Hinaleimoana Wong-Kalu, une activiste renommée, visite l’une de ces communautés en altitude et retrouve des māhū qui furent pour elle comme des enseignants et une famille quand elle était jeune.

Transgenre VS Māhū

Les māhū et les personnes transgenres remettent tous deux en question les normes traditionnelles de genre, mais ils diffèrent sur plusieurs points. Māhū est un concept qui se trouve principalement dans les cultures hawaïenne et polynésienne, tandis que l’identité transgenre est un phénomène global.

Drapeau māhū avec trois bandes horizontales vert, rouge et jaune, orné d’un symbole vert central avec des feuilles, représentant l'identité et la culture māhū.
Drapeau Māhū – commons.wikimedia.org

Les māhū peuvent s’identifier à la fois comme hommes et femmes ou s’exprimer de diverses manières, souvent en occupant des rôles respectés dans leurs communautés. Les personnes transgenres, quant à elles, ont une identité de genre qui ne correspond pas à leur genre assigné à la naissance et peuvent choisir de transitionner socialement, médicalement ou légalement pour aligner leur expression de genre avec leur identité.

Différence fondamentale

Une différence majeure réside dans le contexte culturel. Les Māhū sont profondément ancrées dans la culture polynésienne, où il a une signification historique et est accepté. En revanche, les personnes transgenres évoluent dans un contexte social plus large où l’acceptation et la reconnaissance varient considérablement selon les cultures et les régions.

Fluidité VS Binaire

De plus, les māhū expriment souvent une identité de genre fluide ou mixte sans transition médicale, tandis que de nombreuses personnes transgenres choisissent de suivre une transition médicale ou sociale pour aligner leur expression de genre avec leur identité (généralement binaire).

Sensibilisation et compréhension

Dans un monde où la diversité devrait être célébrée, comprendre les nuances de l’identité de genre est essentiel. Les histoires des māhū et des personnes transgenres nous rappellent la beauté de l’individualité, de l’évolution personnelle, et l’importance de respecter les diverses façons dont les gens expriment leur véritable nature.

Nous vous invitons à partager cet article avec vos amis, votre famille et vos collègues pour sensibiliser et favoriser un monde plus inclusif et accueillant. Ensemble, nous pouvons bâtir une société où chacun est libre d’être authentiquement lui-même, au-delà des étiquettes imposées par la société.

Publié dans Informatif Mots-clés #
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À propos de l’auteur

Amanda Valentine Dela Cruz
Amanda Valentine est une femme trans Philippine qui écrit depuis plus de 10 ans pour My Transgender Date. Elle s'est hissée dans la liste des meilleures ventes d'Amazon en écrivant cinq livres sur les relations des femmes trans. Son livre "Dating Transgender Women for Gentlemen" a atteint la troisième place dans la catégorie "Transgender Studies". Elle commence à écrire à l'âge de 10 ans et remporte un concours de poésie en quatrième année, ce qui la convainc de poursuivre une carrière littéraire. Son expérience personnelle lui donne une perspective unique sur les sujets liés aux personnes trans.

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