Comment j’ai rencontré ma fiancée transsexuelle
Être attiré par les femmes transgenres, c’est comme un voyage. C’est une aventure. Il y a des hauts, des bas, des moments de doutes, des moments de joie et d’excitation. On apprend, on fait des expériences, on se construit.
Quand j’ai découvert (ou admis) que j’étais attiré par les femmes trans, c’était comme tout réapprendre depuis zéro. J’avais déjà eu des relations avec des femmes biologiques par le passé, ce qui est déjà une aventure en soi. Pour autant, quand on s’attaque aux trans c’est une autre paire de manche.
Mes rencontres avec des femmes trans en France
Déjà, vu que je vivais en France (et en province), il était très difficile de simplement faire des rencontres trans. Et oui, ça ne court pas les rues. Ici ce n’est pas la Thaïlande. Rencontrer quelqu’un impliquait forcément de passer par Internet. Il fallait éplucher les sites de rencontres « spécialisés pour trans ». Ils étaient en général des sites de rencontres d’un soir. On dirait qu’en France, l’amalgame « transsexuelle = mœurs légères » est très répandu. Mais comme il n’y a pas d’alternative, pas le choix.
Ensuite il faut faire le tri dans les profils:
- reconnaître les « vraies » trans. Celles qui cherchent à faire des rencontres sincères, normales… comme ce dont j’avais l’habitude quand je rencontrais des femmes biologiques.
- écarter les profils de professionnelles (c’est-à-dire celles qui vendent leur corps).
- écarter aussi les profils des travestis occasionnels pour rencontres d’une nuit. Ces travestis qui sont des hommes qui aiment s’habiller en femme, mais qui ne sont nullement transgenres. Ils n’ont pas le désir de vivre en femme et n’ont pas un coeur de femme. Ils font ça uniquement par fantasme.
- mettre de côté les profils indécents…
Je me retrouvais avec une maigre liste de profils décents. Forcément, aucun n’habitaient dans ma région.
Au delà de la France
Il fallait donc que je commute à droite à gauche. Des fois j’allais même en Belgique, en Allemagne… Forcément ce type de relations ne dure pas longtemps. Avec la distance c’est difficile. Et une femme transgenre est en général très jalouse. Elle a du mal à faire confiance aux hommes…
Mais je suis tenace ! Comme passer la frontière ne me fait pas peur, je passais le plus clair de mon temps sur des sites en Anglais. J’ai même vécu à Londres par un moment… Et c’est là que j’ai rencontré ma première copine trans Philippine. Elle était fraîchement arrivée à Londres depuis un an pour le travail.
Avant ça, je ne savais même pas que les Philippines étaient un pays. Ni même que la population trans aux Philippines était comparable à celle de la Thaïlande (qui est, il faut le dire, la première population transgenre du monde). Et alors j’en ai découvert un paquet sur ce pays, cette culture, la scène gay et ladyboy (qui est souvent confondue, et pas à juste titre). Notre histoire n’a pas durée, mais j’avais élargi mon horizon.
La rencontre avec ma future fiancée trans
Ma rencontre avec Maki (ma fiancée maintenant, qui est Philippine également) s’est faite très banalement. C’était sur un groupe de discussion sur Facebook. Des mois et des mois de conversation quotidiennes, de Skype, et tout ça.. Jusqu’au jour où, c’est décidé, je pars aux Philippines. Mon boulot me permet de travailler à distance. Je travaille sur Internet. Je ne prends pas tellement de risques après tout. Je rassemble mes économies et c’est parti pour l’aventure !
Maki est comme je n’en avais jamais rencontrées auparavant. Jolie, féminine, souriante, drôle, vive d’esprit, douce, intentionnée… plus femme que femme, littéralement.
Le paradis des Philippines
Après 3 ans passé ici, je connais pas mal le monde trans aux Philippines, et il est bien différent de celui que j’ai connu en France. Déjà, en nombre. Il y a tellement de personnes trans ici que tout le monde a obligatoirement une personne transgenre dans son entourage. Voire dans sa famille (vrai pour les locaux, mais pas pour les expats).
Quelques traits de différences entre le monde trans en France et aux Philippines:
- la société est tolérante envers les trans (mieux que ça: elle est « indifférente ») ;
- dans la loi Philippine, il n’y a rien en faveur des LGBTs (au contraire de la loi Française qui a connu pas mal d’avancées à ce niveau là) ;
- les trans Philippines ne cachent pas leur statut, elles ne sont pas du tout discrètes là-dessus (« I am a ladyboy!») ;
- la communauté est très soudée, ce sont toutes des « soeurs », on est bien accueilli et on se fait des ami(e)s facilement où qu’on aille.
Aux Philippines, les relations se construisent plus facilement. La société ne juge pas un couple homme – trans (d’ailleurs ils ne jugent pas non plus les gays, les lesbiennes, ou toutes autres orientations et identités…). On rencontre des ladyboys plus facilement, et elles sont moins sur la défensive (bien qu’elles ont toutes vécues de mauvaises expériences avec des hommes).
Construire le futur
Et voilà, j’écris ces lignes depuis mon ordi portable. Je suis dans un coworking space à Bangkok (Thaïlande). Nous visitons cette ville avec ma chérie pendant un mois. Nous retournerons ensuite à Manille (Philippines).
Je me remettrai au boulot pour le développement du premier site de rencontres trans décent. Nous l’avons commencé il y a un an maintenant. Il permettra de faciliter les rencontres entre femmes trans, et les hommes qui veulent une relation avec elles. C’est un idéal que Maki et moi partageons. Pas seulement pour les Philippines, ni même seulement pour la France, mais pour toutes les femmes transgenres du monde entier.
Si vous avez lu jusqu’ici, je finirai avec notre motto: « Love knows no gender » <3 Merci!
historie avec un Français aussi, j'ai fait tous les efforts possibles
(voyages, études de français, investissements ...) et jusqu'à
aujourd'hui je n'ai pas reçu quelque contrepartie. L'unique chose qu'il a
fait pour moi, c'est me permit de rencontrer mes parents français qui
sont vivants. Votre projet de vie, c'est ma motivation pour continuer à
vivre et je suis sûr que j'irais trouver l'amour. Merci à vous,
maintenant j'ai l'espoir pour continuer ma vie et trouver l'amour. Donc, merci à tout les deux.