La Vie de Carla Antonelli

Les femmes transgenres font de plus en plus de vagues à travers le monde, brisant les barrières et luttant pour l’égalité et l’acceptation. Parmi ces pionnières se trouve Carla Antonelli, une activiste transgenre, actrice et politicienne Espagnole.

Son travail acharné et son dévouement à la cause des droits des personnes trans lui ont valu une reconnaissance internationale et ont fait d’elle l’une des figures les plus importantes du mouvement.

L’impact d’Antonelli s’est fait sentir tant en Espagne qu’au-delà, où son activisme a contribué à sensibiliser aux problèmes auxquels sont confrontées les personnes transgenres et à apporter des changements positifs.

Dans cet article, nous explorerons sa vie et son travail, de ses premières années en tant qu’actrice à sa carrière politique révolutionnaire et son activisme continu pour les droits des personnes transgenres.

Enfance et Origines

Carla Antonelli est née le 13 juillet 1959 à Güímar, une ville située sur l’île de Tenerife dans les îles Canaries, en Espagne. Elle est née Carlos Antonio, mais a ensuite changé son nom en Carla Antonelli après avoir fait son coming out en tant que femme transgenre.

Elle a grandi dans une famille ouvrière sur l’île de Gran Canaria et a ensuite déménagé à Madrid pour poursuivre un diplôme en beaux-arts.

En 1977, à l’âge de 18 ans, Antonelli a quitté sa ville natale avec seulement 300 pesetas en poche et a déménagé à Las Palmas, Gran Canaria. Elle espérait vivre en tant que femme, mais ses premières années dans la ville ont été marquées par les difficultés, la peur et la discrimination.

Elle a fait face au harcèlement policier, au rejet social et a eu du mal à joindre les deux bouts. Malgré ces défis, elle a continué à poursuivre sa passion pour l’audiovisuel et a finalement déménagé à Madrid en 1979, où elle a commencé à se faire un nom dans le monde du divertissement.

Showbiz

À Madrid, elle a rencontré de nouveaux défis en tant qu’actrice, car les réalisateurs de l’époque hésitaient à engager des acteurs trans. Cependant, elle a continué à poursuivre sa passion pour l’audiovisuel et est progressivement devenue une figure reconnue dans les médias espagnols.

Dans les années 80, elle est apparue dans des magazines, des documentaires et des programmes de télévision, où elle a été interviewée et a également participé a des tables rondes.

Malgré son succès croissant en tant qu’actrice, son activisme pour les droits des personnes trans est resté au premier plan de sa vie.

Filmographie

• 1980 – Hijos de papá
• 1980 – Corridas de alegría
• 1980 – Pepe no me des tormento 
• 1981 – Las guapas y locas chicas de Ibiza
• 1982 – Adolescencia
• 1999 – Extraños
• 1999 – Tío Willy
• 2000 – Periodistas
• 2001 – Policías
• 2002 – El comisario
• 2007 – El Síndrome de Ulises
• 2009 – El vuelo del tren

Droits des Personnes Transgenres

En 1997, elle est devenue la Coordinatrice de la zone transgenre pour le Groupe Fédéral LGBT du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE), un poste qu’elle a occupé pendant dix ans. Son affiliation avec le PSOE lui a permis de devenir une actrice clé dans la lutte pour les droits des personnes transgenres en Espagne.

Elle a également participé à l’élaboration d’une proposition de légalisation du mariage entre personnes de même sexe, qui a été incluse dans le programme électoral du parti en 2004. Après la victoire du PSOE aux élections, la proposition est devenue loi. De plus, elle a également contribué à l’élaboration de la loi sur l’identité de genre pour les personnes trans, qui a été approuvée en 2007.

Le premier objectif a été atteint après la victoire du Parti Socialiste lors des élections mentionnées, mais la « Loi Trans » a été retardée, poussant Antonelli, une force combative et résiliente, à entamer une grève de la faim avec d’autres activistes pour accélérer l’adoption de la loi.

Antonelli se considère comme « socialiste, de gauche et zapaterista », et s’est même opposée à son propre parti lorsque ses convictions et son activisme l’exigeaient. Pour le compte de la politicienne Mercedes Gallizo Llamas, pionnière du féminisme en Aragon, elle a travaillé sur la loi permettant aux femmes trans d’être admises dans les quartiers de prison pour femmes même si elles n’ont pas subi de chirurgie.

Équilibrer Divertissement et Politique

Tout au long de sa carrière de politicienne et d’activiste, Carla n’a jamais abandonné le monde de l’audiovisuel, et depuis les années 80, lorsqu’elle a fait ses débuts dans le film de Rafael Gil « Hijos de papá », elle est apparue dans de nombreux films, documentaires et séries télévisées.

Parmi ses rôles les plus notables, on peut citer son rôle récurrent (le premier obtenu par une femme trans) dans la série d’Antena 3 « El síndrome de Ulises », qui a été diffusée pour la première fois en 2007 et a duré trois saisons.

Carla a joué Gloria, un personnage qui, selon ses propres mots (dans une interview avec El Mundo), a reçu un « traitement complètement correct qui brise tous les stéréotypes » en tant que « femme transgenre avec une vie normalisée ».

Elle a également joué le rôle de Corifea dans « Lysistrata » d’Aristophane, une production qui a connu un succès sans précédent au Festival International de Théâtre Classique de Mérida en 2010, et avec laquelle elle est devenue la première femme trans à jouer un personnage sur la prestigieuse scène de Mérida.

Récompenses

Carla Antonelli a reçu de nombreux prix tout au long de sa carrière politique et activiste, une lutte qui n’est pas terminée car elle fait encore face à des insultes et à la haine aujourd’hui.

À la lumière de confessions comme celles mentionnées ci-dessus, peut-être que les reconnaissances accordées dans sa ville natale sont celles qui l’ont le plus émue (comme le Prix Cardon, que la municipalité de Güímar décerne aux résidents exceptionnels, en 2009 ; être la « pregonera » des fêtes patronales de sa ville natale en 2010, ou avoir une rue à son nom à Güímar en 2020).

Ce changement de mentalité, du lieu qui l’a forcée à partir au milieu de l’incompréhension et du harcèlement à celui qui la distingue avec de tels mérites, est amplifié par le changement général de la société grâce à des figures comme elle.

Comme reflété dans une conversation avec un ami des îles Canaries reproduite dans l’interview d’El País, Carla a exprimé :

Comme l’histoire a changé, mon cher : ceux qui nous appelaient « pédés » m’appellent maintenant « votre honneur ».

Héritage

En 2011, Antonelli s’est présentée pour un siège à l’Assemblée de Madrid et a été élue députée, devenant la première femme trans à occuper un poste parlementaire en Espagne.

En 2016, elle est devenue porte-parole dans l’Assemblée de Madrid mentionnée pour la Loi Intégrale sur la transidentité, qui a été approuvée le 17 mars.

Dans un discours émouvant où elle se souvenait de son partenaire décédé, l’activiste et politicien Pedro Zerolo, Antonelli a reconnu que c’était un « pas en avant… pour qu’ils arrêtent de nous stigmatiser » (Esther Sánchez, El País).

La loi comprend des mesures contre le harcèlement scolaire et un document d’identification personnelle temporaire pour les enfants trans, qui leur permet d’être identifiés selon leur identité de genre.

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